L’usine Ferrero va se développer

En présence de Christophe Sigure, secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie, Ferrero a présenté hier son projet d’extension du site de Villers-Ecalles.

Villers-Ecalles, au cœur de la vallée de l'austreberthe (396 salariés), près de Rouen, c’est un site majeur pour l’Italien Ferrero. Le premier dans le monde pour la production de la pâte Nutella sachant d’ailleurs que les Français en sont les premiers consommateurs, talonnés par les Allemands. L’usine normande pèse 25 % de la production mondiale de Nutella, sort 88,8 millions de pots chaque année, le plus consommé étant celui de 750 grammes. Mais pour conforter son développement, il lui faut se développer. D’où un projet d’extension du site, avec un investissement de 38,5 M€, dans la foulée des 55 M€ déjà engagés ces cinq dernières années par Ferrero en France.

« Un plan de redéploiement »

Au menu de l’agrandissement : la construction d’un nouveau bâtiment de stockage de près de 6 500 m² (+60 % de capacité), la modernisation des équipements de réception et de stockage de l’usine. « Des matières premières aux produits finis, l’usine veut être plus organisée, plus efficace. Ainsi, de 9 600 palettes de stockage de produits finis, le site en comptera 15 600, détaille le directeur du site, Michel Etcheberrigaray. Il s’agit d’un plan de redéploiement, de réorganisation, d’optimisation des lieux ».

Mais il n’est pas prévu pour l’heure une nouvelle ligne de production. À terme cependant, « sous réserve des besoins des marchés et de la stratégie internationale du groupe - à l’horizon 2018-2019 -, cela pourrait être envisagé, rassure le directeur. Ce qui n’est pas possible aujourd’hui compte tenu du peu de place que nous avons ».

Pas d’embauches non plus en perspective, mais l’emploi est au moins consolidé, assure Ferrero, les départs étant globalement remplacés. « Réalisés par étapes, les travaux s’échelonneront de 2017 à 2021, permettant la mise en service d’un site plus moderne et écologiquement responsable, ajoute le directeur. Impossible de tout faire en même temps, le gros enjeu étant la continuité de l’activité. On fait 25 % du Nutella de la planète ; on ne va pas s’arrêter une semaine pour faire des travaux ! »

Le bâtiment entend s’intégrer parfaitement dans le territoire. « Un certain nombre de mesures environnementales, compensatoires, ont été décidées, insiste Michel Etcheberrigaray. Il est question notamment de recréer une zone humide venant compenser la construction du bâtiment, en lien avec les élus locaux et les services de l’État ».

Quoi qu’il en soit, le projet « est essentiel pour le développement du site, et du groupe aussi », adresse Michel Etcheberrigaray au secrétaire d’État, Christophe Sigure. L’industrie constituant son portefeuille, le représentant du gouvernement apprécie l’ancrage de Ferrero sur le sol national « confirmant notre capacité à produire en France et l’attractivité de notre pays... Nous avons ici l’illustration des liens entre la France et l’Italie, l’illustration d’un volontarisme industriel, l’illustration de la place de l’Homme dans l’entreprise et de l’implantation sur un territoire ».

Le secrétaire d’État se dit aussi très attaché globalement à l’évolution des métiers, à la révolution numérique. Après la visite des lignes de production Nutella et Kinder Bueno, il salue « les défis relevés dans l’adaptation de leur mode de production, de la relation avec les clients aussi ».

Site conforté

Il se plaît à rappeler que l’industrie se tient bien, « particulièrement dans l’agroalimentaire, qu’elle investit, qu’elle produit de l’emploi dès que c’est possible ». Protéger, accompagner l’industrie, c’est aussi « se battre à l’échelle européenne pour faire émerger des dispositifs qui protègent nos entreprises. Il s’agit d’être en capacité de promouvoir des groupes industriels de taille européenne, de telle sorte que nous puissions éviter les concurrences entre les pays à l’intérieur de l’Europe ».

Ferrero conforte en tout cas son usine de Villers-Ecalles en Normandie, ce dernier restant toutefois vigilant sachant que la concurrence existe bel et bien entre les sites de production du groupe.

Filiale française du groupe Ferrero, 3e acteur mondial de chocolaterie et de confiserie, Ferrero France est présent depuis près de 60 ans en France, avec un chiffre d’affaires de 1,24 milliard d’euros en 2016.

L’entreprise compte 1 346 collaborateurs en France, dont près des deux-tiers travaillant en Seine-Maritime. Quant au siège de Ferrero France, il est à Mont-Saint-Aignan près de Rouen.

Source et photo Paris Normandie - Boris Maslard du  27 janvier 2017

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